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Les vertus alliées de la force : la magnificence

A la lecture du Père Tanquerey dans son Précis de théologie ascétique et mystique travaillons cette semaine la vertu de force, et ses 4 vertus alliées : deux qui nous aident à faire les choses difficiles, à savoir la magnanimité et la magnificence ; deux qui nous aident à bien souffrir, la patience et la constanceAujourd’hui, travaillons la magnificence :

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Quand on a une âme noble et un grand cœur, on pratique la magnificence ou la munificence, qui nous porte à faire de grandes œuvres, et par là même les grandes dépenses que ces œuvres entraînent.

  1. Parfois c’est l’orgueil ou l’ambition qui inspire ces œuvres ; ce n’est pas alors une vertu. Mai quand on a en vue la gloire de Dieu ou le bien de ses semblables, on surnaturalise ce désir naturel des grandeurs, et, au lieu de capitaliser constamment ses ressources, on dépense noblement son argent en de grandes et nobles entreprises, œuvres d’art, monuments publics, constructions d’églises, d’hôpitaux, d’écoles et d’universités, en un mot, de tout ce qui favorise le bien public : c’est alors une vertu, qui nous fait triompher de l’attache naturelle qu’on a pour l’argent et du désir d’augmenter ses revenus.
  2. C’est une vertu excellente qu’il faut recommander aux riches, en leur montrant que le meilleur emploi des richesses que la Providence leur à confiées est d’imiter la libéralité et la magnificence de Dieu dans ses œuvres. Que d’institutions catholiques végètent aujourd’hui faute de ressources ! N’y a-t-il pas là un noble emploi pour les fonds qu’on a pu accumuler, et n’est-ce pas le meilleur moyen de se bâtir une riche demeure dans le ciel ? Et que d’autres institutions sont à créer ? Chaque génération apporte son contingent de besoins nouveaux : tantôt ce sont des églises et des écoles à bâtir, tantôt les ministres du culte à entretenir ; parfois ce sont des misères publiques à soulager ; d’autrefois des œuvres nouvelles à fonder, patronages, syndicats, caisses de prévoyance et de retraites, etc. Il y à là un vaste champ ouvert à toutes les activités et à toutes les bourses.
  3. Il n’est même pas besoin d’être riche pour pratiquer cette vertu. S. Vincent de Paul ne l’était pas ; et cependant est-il un seul homme qui ait pratiqué autant et aussi sagement que lui une munificence vraiment royale à l’égard de toutes les misères de son siècle, et fondé des œuvres qui ont eu autant de succès durable ? Quand on a l’âme noble, on trouve des ressources dans la charité publique, et il semble que la Providence se mette au service des grands dévouements, quand on sait se confier en elle et observer les lois de la prudence ou suivre les mouvements du Saint Esprit.

Les défauts opposés sont la lésinerie et la profusion.

  1. La lésinerie ou mesquinerie arrête les élans du cœur, ne sait pas proportionner les dépenses à l’importance de l’œuvre à entreprendre et ne fait rien que de petit ou d’étroit.
  2. La profusion au contraire nous pousse à faire des dépenses excessives, à prodiguer son argent sans compter, sans proportion avec l’œuvre entreprise, et parfois même en allant au delà de ses ressources. On l’appelle encore prodigalité.

C’est à la prudence qu’il appartient de tenir le juste milieu entre ces deux excès.

Demain :  la patience

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