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Le général de Charette, soldat du Sacré-Cœur.

Athanase_de_Charette_de_La_Contrie_(1832-1911)

Voici le magnifique éloge du Général Athanase de Charette, grand dévot du Sacré-Cœur, commandant le régiment des Zouaves Pontificaux et Volontaires de l’Ouest par son descendant le lieutenant-colonel Armel de Charette (d’après le n°502 de l’Avant Garde – du 15 octobre 1911 – bulletin bi-mensuel des Zouaves Pontificaux). Bonne lecture !

« Nous sommes le 9 octobre 1911, à 12h 58 le général de Charette vient de rendre sa belle âme à Dieu, à l’âge de 79 ans. C’est une perte irréparable pour le régiment des Zouaves Pontificaux.

Nous ne ferons qu’esquisser aujourd’hui la carrière du soldat : elle est connue du monde entier. Depuis Castelfidardo jusqu’à Loigny, c’est une série ininterrompue d’exploits, dignes des paladins du Moyen-Age.

En 1860, à Castefidardo, c’est le jeune et brillant capitaine qui pousse l’héroïsme à son plus haut degré, heureux de faire ses premières armes, fier de verser son sang pour la plus noble des causes : le pouvoir temporel du Saint Père.
En 1867, à Mentana, c’est le vaillant colonel, audacieux entraîneur d’hommes, qui, au moment psychologique, sait d’un mot électriser ses compagnons d’armes et les lancer dans la mêlée.
En 1870, pendant l’invasion italienne des Etats Pontificaux, c’est le chef prudent et avisé qui exécute une retraite difficile, au milieu de tout un corps d’armée ennemi.
Le 2 décembre 1870, à Loigny,  c’est toujours le chef qui commande et qui, froidement, accepte le sacrifice lorsque le salut de l’armée l’exige.
Pendant l’armistice de 1871, c’est le général qui sait organiser une division de 15 000 combattants et façonner les hommes à son image.

zouaves pont

La dernière période de la vie du général de Charette est moins connue; ce fut – du moins pour le public – une période d’inaction qui dura quarante ans, tout entière faite d’abnégation, de sacrifices, de déceptions et de souffrances.
Aux élections législatives, le général de Charette est nommé député de Marseille ; il refuse ce mandat, ne se sentant aucun goût pour le parlementarisme.
Au mois d’août 1871, M. Thiers lui offre le grade de général de division dans l’armée française ; il refuse « ce qu’il appelait la plus belle des récompenses et le plus grand honneur qu’il put ambitionner » ; il veut rester à la disposition du Pape, à la disposition du comte de Chambord qui incarnait pour lui la Patrie.
Pendant douze ans, il est prêt pour l’action, il attend l’heure de Dieu. Hélas! cette période se termine par une amère déception : le comte de Chambord meurt et avec lui ses projets de restauration.
Charette suivra la même tradition avec le duc d’Orléans et ne perdra pas une occasion pour affirmer sa foi monarchique.

La cause du Pape n’en restera pas moins la première de ses préoccupations et, pendant quarante ans, il continue sa croisade à travers le monde. Il parcourt la France, la Belgique, la Hollande, le Canada, groupe ses anciens soldats et leur fait part de son inaltérable espérance. Il veut maintenir les traditions du régiment et les léguer à nos enfants.
Il faut avoir été témoin de ces réunions plénières pour comprendre l’enthousiasme qui animait ceux qui avaient répondu à l’appel, et la communauté de sentiments qui existait entre le chef et les soldats.
Presque chaque année, le général de Charette se rendait à Rome pour rappeler au Souverain Pontife qu’il était avant tout le serviteur de l’Eglise et pour lui rendre un témoignage de soumission, de fidélité et de dévouement.
Léon XIII et Pie X accueillaient avec joie et bonté l’ancien commandant des Zouaves Pontificaux.

Mais ce qui caractérisait surtout le général de Charette, c’était son grand esprit de foi ; il fut le soldat catholique dans toute la force du terme ; il fut le fervent soldat du Sacré-Cœur.
Dans un siècle d’indifférence et d’irréligion, il avait compris qu’il devait, comme soldat, affirmer publiquement sa foi et rendre à Dieu un solennel hommage.
Le grand Charette, son grand oncle, avait donné aux paysans de la Vendée l’image du Sacré-Cœur, image placée sur leurs poitrines pendant la guerre de 1793 ; le général de Charette voulut faire une manifestation analogue sur le champ de bataille de Loigny, en arborant la bannière du Sacré-Cœur.
On se rappelle que cette précieuse bannière, teinte du sang de plusieurs de nos camarades, lui arriva providentiellement, pour ainsi dire par la main des anges.
Après la guerre, il consacra son régiment au Sacré-Cœur et fit le serment de propager sa dévotion.

Il continua plus tard de marcher dans cette voie, en participant à l’érection de la basilique de Montmartre ; il fut l’un des membres les plus assidus du Comité du Vœu National.
Le 19 juin 1875, à la pose de la première pierre de la Basilique, Charette et sa bannière étaient là.
Le 17 octobre 1899, à la plantation de la croix monumentale qui domine le dôme central de la Basilique du Sacré-Cœur, Charette et sa bannière étaient là, tout là-haut, sur la dernière plate-forme.

Le plan du général de Charette éclate aux yeux de tous ; dans sa sphère et dans la mesure de ses forces, il avait le désir de réaliser les demandes du Divin Maître à Sainte Marguerite-Marie :

  • l’image du Sacré-Cœur sur le drapeau de la France,
  • l’érection d’un temple national sur les collines de Paris,
  • Gallia poenitens et devota : la France pénitente et dévouée (inscription du frontispice de la Basilique).

Notre bon général était un fervent chrétien dans tous les actes de sa vie :

  • il était servant de Messe le plus souvent possible ;
  • il participait avec ferveur aux adorations nocturnes du Saint-Sacrement ;
  • il récitait son chapelet plusieurs fois par jour.

Un souvenir de quelques mois à peine : nous étions à la Basse-Motte, midi sonne, le général s’élance vers la chapelle de la commanderie, sonne la cloche et récite l’angélus.
Sa vie a été pour nous tous un exemple continuel. »

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