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Paul, porte-étendard du Christ

vaticanLorsque les dignitaires qui brandissent les insignes royaux, précédés du son fracassant des trompettes et d’une multitude de soldats, font leur entrée dans les cités, tout le peuple a l’habitude d’accourir pour entendre le fracas des instruments, pour voir les insignes élevés dans les airs, pour admirer l’air martial de celui qui les porte.

Eh bien donc, puisque Paul, quant à lui, fait son entrée aujourd’hui, non pas simplement dans une cité, mais dans l’humanité entière, accourons, nous aussi. Car il brandit un insigne, lui, qui n’est pas celui d’un royaume terrestre, mais qui est la croix du Christ qui règne aux cieux, et au lieu d’hommes, ce sont des anges qui le précèdent, pour honorer cet étendard et affermir celui qui le porte.

Car des anges ont été donnés déjà par le Maître de l’univers à ceux qui ont à conduire seulement leur propre vie sans avoir en charge les affaires publiques, pour veiller sur eux suivant cette parole: «L’ange qui m’a sauvé du mal depuis ma jeunesse» (Gn 48, 16); à plus forte raison les puissances célestes se penchent-elles sur les hommes qui ont entre leurs mains le salut de l’humanité, et qui avancent, porteurs du don qu’ils ont en charge, et il pèse d’un tel poids!

Quand on est investi de l’honneur de brandir les insignes royaux, on se drape de diverses étoffes, on porte autour du cou une parure d’or, on resplendit des pieds à la tête; Paul, lui aussi, a sa parure, ce n’est pas de l’or, ce sont des chaînes, et ce qu’il brandit, c’est la croix, et il est persécuté, il est fouetté, il souffre la faim. Oh! ne vous affligez pas, mes bien-aimés! Car voilà une parure plus précieuse, plus éclatante que l’autre, et ô combien plus agréable à Dieu! Et c’est justement ce qui l’empêchait de succomber. à la fatigue en portant la croix. Oui, c’est une chose merveilleuse : pris dans ces entraves, condamné à recevoir le fouet, le voilà plus rayonnant que les princes avec leur diadème et leurs étoffes de pourpre. Rayonnant, oui, je n’exagère pas, et la preuve vous en est donnée par les vêtements qu’il portait. Entassez donc diadème sur diadème et autant de robes de pourpre que vous le voudrez sur une personne minée par la maladie: vous aurez beau faire, vous n’arriverez pas à diminuer sa fièvre, même légèrement; les vêtements de Paul, au contraire, à peine entrent-ils en contact avec le corps d’un malade, qu’ils suppriment son affection (Ac 19, 12). Et quoi d’étonnant? Les insignes royaux ont le pouvoir de réfreiner l’audace des brigands, ils leur font prendre la fuite (et sans se retourner!); à plus forte raison, suffit-il aux maladies et aux démons de voir l’autre insigne, celui du Christ, pour battre en retraite et vite.

Extrait de la septième homélie sur Saint Paul de Saint Jean Chrysostome 

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