« L’Avent, qui signifie avènement, est une préparation à la venue du Sauveur, et, comme telle, une période de purification et de pénitence. L’Eglise nous invite à méditer sur le triple avènement de Jésus :
- sa venue sur terre par l’Incarnation,
- son entrée dans les âmes par la grâce,
- son apparition à la fin des temps pour juger tous les hommes.
Mais c’est sur le premier avènement qu’elle attire surtout notre attention : elle nous rappelle les soupirs des patriarches et des prophètes, pour nous faire désirer avec eux la venue du Libérateur promis, et l’établissement ou l’affermissement de son royaume dans nos âmes. C’est donc un temps de saints désirs et d’ardentes supplications, où nous demandons à Dieu de faire descendre sur nous la rosée de la grâce et surtout le Rédempteur lui-même : Rorate, cæli, desuper, et nubes pluant justum ! Cette prière devient plus pressante, avec les grandes antiennes, O Emmanuel, Rex gloriæ, Oriens, etc., qui en nous rappelant les titres glorieux donnés au Messie par les prophètes et les principaux traits de sa mission, nous fait désirer la venue de Celui qui seul peut soulager notre détresse.
Mais c’est aussi un temps de pénitence. L’Eglise nous y rappelle le jugement dernier auquel il faut nous préparer par l’expiation de nos péchés ; la prédication de S. Jean Baptiste nous invitant à faire pénitence pour préparer la voie au Sauveur : « Parate viam Domini, rectas facile semilas ejus » (Luc, III, 4). Autrefois on jeûnait trois fois par semaine, on le fait encore dans certains Ordres religieux, et si l’Eglise n’impose plus le jeûne à ses enfants, elle les exhorte à y suppléer par d’autres mortifications, et, pour le leur rappeler, célèbre les messes du temps en couleur violette, symbole de deuil. Ces saints désirs et ces pratiques de pénitence tendent évidemment à purifier l’âme et la préparent ainsi au règne de Jésus. »
Adolphe Tanquerey, Précis de théologie Ascétique et Mystique
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