En tant que partenaires du colloque du 1 février 2014 : « Les parents, premiers et principaux éducateurs », dans cette même thématique, nous vous proposons une catéchèse de Benoit XVI sur Saint Jérôme, Père de l’Eglise, qui souligne combien les parents sont les principaux éducateurs des enfants, les premiers maîtres de vie. Pères, nous y voyons combien notre exemple d’homme est indispensable. Bonne lecture !
» On ne peut passer sous silence, l’apport de Jérôme en matière de pédagogie chrétienne. Il se propose de former « une âme qui doit devenir le temple du Seigneur ».
En une intuition profonde, il conseille de la préserver du mal et des occasions de péché, d’exclure les amitiés équivoques ou causes de dissipation.
Surtout, il exhorte les parents
- à créer une ambiance de sérénité et de joie autour de leurs enfants,
- à les stimuler dans leurs études et dans leur travail, sans oublier les félicitations et l’émulation,
- à les encourager à surmonter les difficultés,
- à favoriser leurs bonnes habitudes et à les empêcher d’en prendre de mauvaises, parce que (et ici il cite une phrase de Publilius Syrus entendue à l’école) « c’est à grand-peine que tu réussirais à te corriger de ces choses auxquelles tu es en train de t’habituer tranquillement ».
Les parents sont les principaux éducateurs des enfants, les premiers maîtres de vie.
Avec beaucoup de clairvoyance, Jérôme s’adressant à la mère d’une jeune fille avant de se tourner vers le père, les avertit, presque comme s’il exprimait une exigence fondamentale de toute créature humaine qui se présente à l’entrée dans la vie : « Qu’elle trouve en toi sa maîtresse, et qu’elle te regarde avec admiration en sa jeunesse inexpérimentée. Ni en toi, ni en son père, qu’elle ne voit jamais aucun acte qui la porte au péché s’il était imité. Souvenez-vous […] que vous pouvez l’éduquer davantage par l’exemple que par la parole ».
Parmi les principales intuitions de Jérôme comme pédagogue, il faut signaler l’importance qu’il attribuait à
- une saine éducation intégrale dès le début de la petite enfance,
- l’importance particulière reconnue aux parents,
- la nécessité du sérieux de la formation morale et religieuse,
- l’exigence des études pour une formation humaine plus complète.
- De plus, un aspect assez inattendu dans ces temps antiques mais que notre auteur considérait comme vital est la promotion de la femme, à qui il reconnaît le droit à une formation complète : humaine, intellectuelle, religieuse, professionnelle.
Et nous voyons bien aujourd’hui comment l’éducation intégrale de la personnalité, l’éducation à la responsabilité devant Dieu et devant les hommes, est la véritable condition de tout progrès, de toute paix, de toute réconciliation et de toute exclusion de la violence. L’éducation devant Dieu et devant les hommes : c’est la Sainte Écriture qui nous présente le guide de l’éducation et, en cela, du véritable humanisme.
Il n’est pas possible de conclure ces rapides remarques sur la grandeur de ce Père de l’Église sans souligner l’efficacité de sa contribution à la sauvegarde de ce qui était positif et valable dans les éléments d’antiques cultures hébraïque, grecque et romaine passés dans la civilisation chrétienne en train de naître. Jérôme a reconnu et assimilé les valeurs artistiques, la richesse des sentiments et l’harmonie des images présentes dans les classiques, qui éduquent le cœur et l’imagination à de nobles sentiments. Par-dessus tout, il a mis au centre de sa vie et de son activité la Parole de Dieu, qui montre à l’homme les sentiers de la vie et lui révèle les secrets de la sainteté. De tout cela, nous pouvons, encore aujourd’hui, lui être profondément reconnaissants.
Le texte complet http://www.vatican.va/holy_
Site du colloque du 1 février 2014 : « Les parents, premiers et principaux éducateurs »