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Les chrétiens sont nés pour le combat

boxe-francaise19 – Dans ce déluge universel d’opinions, c’est la mission de l’Eglise de protéger la vérité et d’arracher l’erreur des âmes, et cette mission, elle  doit la remplir saintement et toujours, car à sa garde ont été confiés l’honneur de Dieu et le salut des hommes. Mais, quand les circonstances en font une nécessité, ce ne sont pas seulement les prélats qui doivent veiller à l’intégrité de la foi, mais, comme le dit saint Thomas:  » Chacun est tenu de manifester publiquement sa foi, soit pour instruire et encourager les autres fidèles, soit pour repousser les attaques des adversaires « .

20 – Reculer devant l’ennemi et garder le silence, lorsque de toutes parts s’élèvent de telles clameurs contre la vérité, c’est le fait d’un homme sans caractère, ou qui doute de la vérité de sa croyance. Dans les deux cas, une telle conduite est honteuse et elle fait injure à Dieu ; elle est incompatible avec le salut de chacun et avec le salut de tous ; elle n’est avantageuse qu’aux seuls ennemis de la foi; car rien n’enhardit autant l’audace des méchants que la faiblesse des bons.

21 – D’ailleurs, la lâcheté des chrétiens mérite d’autant plus d’être blâmée, que souvent il faudrait bien peu de chose pour réduire à néant les accusations injustes et réfuter les opinions erronées; et, si l’on voulait s’imposer un plus sérieux labeur, on serait toujours assuré d’en avoir raison. Après tout, il n’est personne qui ne puisse déployer cette force d’âme où réside la propre vertu des chrétiens; elle suffit souvent à déconcerter les adversaires et à rompre leurs desseins. De plus, les chrétiens sont nés pour le combat. Or, plus la lutte est ardente, plus, avec l’aide de Dieu, il faut compter sur la victoire : Ayez confiance, j’ai vaincu le monde. Il n’y a point à objecter ici que Jésus-Christ, protecteur et vengeur de l’Eglise, n’a pas besoin de l’assistance des hommes. Ce n’est point parce que le pouvoir lui fait défaut, c’est à cause de sa grande bonté qu’il veut nous assigner une certaine part d’efforts et de mérites personnels, lorsqu’il s’agit de nous approprier et de nous appliquer les fruits du salut procuré par sa grâce.

Léon XIII, Sapientae Christianae

 

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