Les hommes adorateurs vous proposent cette méditation, qui nous pousse, avec le secours de la Sainte grâce de Dieu, à agir en conséquence de notre foi !
« Hérode sera pour toujours le type de ces gens qui s’informent soigneusement sur la religion, mais qui ne se conforment jamais à l’enseignement qu’ils ont reçu. Ils ressemblent à ces agents touristiques qui préparent des voyages qu’ils ne feront jamais. La connaissance d’une chose ne sert à rien si elle n’entraîne pas la volonté à agir en conséquence.
Les totalitaires aiment dire que le christianisme est l’ennemi de l’État -ce qui est un euphémisme pour dire qu’il est leur propre ennemi. Hérode fut le premier totalitaire à sentir cela : il prétendit que le Christ, qui n’avait pas encore atteint sa deuxième année, était son ennemi. Un Enfant né sous terre, dans une grotte, pouvait-il ébranler les puissants et les rois? Lui que ne suivait encore aucune troupe populaire — demos pouvait-il être un ennemi dangereux de la démocratie demos-cratos — ou gouvernement du peuple? Jamais enfant purement humain n’a causé un tel trouble dans un État. Le Tsar ne craignait point l’enfant au berceau, fils d’un savetier, qui devait devenir Staline, et il n’a pas condamné cet enfant et sa mère à l’exil, de crainte de le voir devenir un jour un danger pour le monde. De même, aucun glaive ne fut suspendu au-dessus de la tête de Hitler enfant, pas plus que le gouvernement chinois ne prit de mesure contre Mao-Tsé-Tung lorsqu’il était encore dans les langes, par peur de le voir livrer un jour la Chine à la dangereuse faucille.
Pourquoi donc les soldats furent-ils ameutés contre cet Enfant? C’est certainement parce que ceux qui sont dominés par l’esprit du monde cachent dans leur cœur une haine et une jalousie instinctives envers Dieu, qui règne sur les cœurs des hommes. La haine que le second Hérode manifesterait contre le Christ, au moment de Sa Passion, avait son prélude dans la haine de son père., Hérode le Grand, envers le Christ enfant.
Hérode avait peur que Celui qui venait porter une couronne céleste ne le prive de sa couronne de pacotille. Il prétendait apporter des présents à Bethléem, alors que le seul présent qu’il désirait apporter était la mort. Les faibles cachent parfois leurs mauvais desseins sous des apparences religieuses : « Je suis chrétien, mais… ».
Les hommes peuvent s’informer sur le Christ pour deux raisons différentes : pour L’adorer ou pour Lui nuire. Certains voudraient utiliser la religion pour réaliser leurs mauvaises intentions, tout comme Hérode eut voulu utiliser les Mages. Les enquêtes sur la région ne produisent pas les mêmes effets dans tous les cœurs. Ce que les hommes demandent sur la Divinité n’est jamais aussi important que le motif de leur demande.
Le Christ n’avait pas encore atteint l’âge de deux ans qu’il y avait déjà une effusion de sang à cause de Lui. C’était le premier attentat contre Sa vie. Un glaive contre l’Enfant, des pierres contre l’Homme et, à la fin, la Croix. C’est ainsi que les siens Le reçurent. Bethléem était l’aube du Calvaire. La loi du sacrifice qui devait L’enserrer, ainsi que Ses apôtres et tant de Ses disciples des siècles à venir, commença de s’exercer en tranchant ces jeunes vies. C’est ce sacrifice que l’Église a eu l’idée de commémorer par la fête des saints Innocents. Une croix tête en bas pour Pierre, la chute du haut du pinacle du Temple pour Jacques, un coutelas pour Barthélémy, une chaudière d’huile bouillante suivie d’une longue survie pour Jean, un glaive pour Paul, et de nombreuses épées pour les petits innocents de Bethléem! « Le monde vous haïra », c’est la promesse du Christ à tous ceux qui désirent être marqués de Son signe. »
Méditation de Mgr Fulton Sheen sur la persécutio