Merci à Mgr Rey qui nous a délivré cet enseignement lors de la journée annuelle des hommes adorateurs au Cannet-des-Maures (83) le 1 mai 2014. Suite à l’explication du « deuxième A », l’Autorité, voici la troisième partie : l’Audace.
Chez saint Joseph, il y une véritable audace. Lorsque l’Ange lui dit en songe de partir en Egypte pour éviter que l’enfant Jésus ne soit assassiné, il obtempère aux injonctions intérieures. Il y a chez lui de l’audace, du courage, du zèle. Saint Joseph n’est pas un personnage mièvre, doucereux, mais un être dont la virilité est attachée à l’exercice d’une vraie audace, qui l’amène à prendre des risques.
J’ai rencontré un jour le fondateur d’une magnifique communauté au Brésil, un très bon ami qui s’appelle Padre Jonas. Padre Jonas, jeune salésien, arrive près de Sao Paulo il y a 40 ans, voulant évangéliser les jeunes. Il commence par fonder un petit groupe de prière. Mais il réalise que s’il veut évangéliser les jeunes aujourd’hui, il doit utiliser les moyens de communication, alors il fait une émission de sur une radio locale. Puis il prend en main une seconde radio qui lui demande une émission, enfin, il décide de s’occuper de plusieurs radios… Quelques années après, il démarre une chaîne de télévision. Et aujourd’hui la communauté qu’il a fondée, qui s’appelle Cancao-Nova, entre Rio et Sao Paulo, a construit un immense hall de 100 000 places, gère une télévision de 50 millions de téléspectateurs, fait travailler 1000 personnes à plein temps et fournit des programmes (sans supports publicitaires), uniquement dédiés à l’évangélisation. Lorsque je lui ai demandé comment en 30 ans il avait connu un tel succès, il ma répondu : « pour réussir une fondation, il y a trois règles :
- il faut beaucoup de Foi,
- beaucoup de prière
- et beaucoup de travail« .
Beaucoup de Foi… beaucoup d’audace ! Notre société invite les chrétiens à poser des actes audacieux et courageux. On baigne beaucoup trop dans la sécurité, on cherche à se protéger. Je voyage parfois dans l’ouest des Etats-Unis, en Californie. Ce qui me frappe, c’est qu’il s’agit d’un peuple de conquérants, rempli d’audace. On peut prendre des risques au niveau économique et professionnel, mais les plus belles aventures sont les aventures spirituelles. Comme disait Simone Weil : « si tu vas au bout du monde, tu trouveras peut-être la trace de Dieu, mais si tu vas au bout de toi-même, tu trouveras Dieu Lui-même. »
La grande aventure qu’est notre vie réclame énormément d’audace, de courage, de dépassement.
Mgr Dominique Rey – évêque de Fréjus-Toulon
Suite la semaine prochaine : l’Autonomie