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Choisissons le bon étendard ! (1/2)

Voici un extrait des exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola, la méditation des deux étendards, dans lequel Saint Ignace demande de choisir entre celui de Jésus-Christ, notre chef souverain et notre Seigneur et l’autre de Lucifer, ennemi mortel de la nature humaine.

Taddeo

 » Le premier prélude consiste à se rappeler le fait historique de la méditation. Ici c’est, d’un côté, Jésus-Christ qui appelle tous les hommes et veut les réunir sous son étendard ; de l’autre, c’est Lucifer qui les appelle sous le sien

Le second prélude est la composition de lieu. Ici, on se représentera une vaste plaine près de Jérusalem, au milieu de laquelle se trouve Notre-Seigneur Jésus-Christ, chef souverain de tous les hommes vertueux, et une autre plaine près de Babylone, où est Lucifer, le chef des ennemis.

Le troisième prélude consiste à demander ce que je veux obtenir. Dans cet exercice ce sera,

  1. premièrement, la connaissance des ruses du chef des méchants et le secours dont j’ai besoin pour m’en défendre ;
  2. secondement, la connaissance de la véritable vie, qui nous est montrée par le chef souverain et légitime, et la grâce nécessaire pour l’imiter.

Dans le premier point, je me représenterai le chef du parti ennemi dans cette vaste campagne de Babylone, assis dans une chaire élevée, toute de feu et de fumée, sous des traits horribles et d’un aspect épouvantable.

Dans le second point, je considérerai comment il appelle autour de lui des démons innombrables ; comme il les répand, les uns dans une ville, les autres dans une autre, et ainsi dans tout l’univers, n’oubliant aucune province, aucune condition, aucun lieu, aucune personne en particulier.

Dans le troisième point, j’écouterai le discours qu’il leur adresse, comme il leur ordonne avec menaces de jeter des filets et des chaînes. Ils doivent tenter les hommes, en leur inspirant d’abord le désir des richesses, comme il fait le plus souvent lui-même, afin de les conduire plus facilement à l‘amour du vain honneur du monde, et de là à un orgueil sans bornes. De sorte que le premier degré de la tentation, ce sont les richesses; le second, les honneurs; le troisième, l’orgueil; et de ces trois degrés il porte les hommes à tous les autres vices.

drapeauA l’opposé, on se représentera également le chef souverain et véritable, qui est Jésus-Christ, notre Seigneur.

Dans le premier point, je considérerai comment Jésus-Christ, se tient en un lieu humble, dans une vaste plaine des environs de Jérusalem, beau et plein de grâce.

Dans le second point, je considérerai comment le Seigneur du monde entier choisit un si grand nombre de personnes, les Apôtres, les disciples et tant d’autres, et comment il les envoie dans tout l’univers répandre sa doctrine sacrée parmi les hommes de tous les âges et de toutes les conditions.

Dans le troisième, j’écouterai le discours que Jésus-Christ, notre Seigneur, adresse à tous ses serviteurs et à tous ses amis qu’il envoie à cette expédition. Il leur recommande d’aider tous les hommes, en les attirant premièrement à une entière pauvreté spirituelle, et non moins à la pauvreté réelle, si la divine Majesté l’a pour agréable et veut les appeler à cet état; secondement, au désir des opprobres et des mépris, parce que de ces deux choses naît l’humilité. De sorte qu’il y a, comme au troisième point précédent, trois degrés; le premier, la pauvreté opposée aux richesses; le second, les opprobres et les mépris opposés à l’honneur du monde: le troisième, l’humilité opposée à l’orgueil; et de ces trois degrés ils porteront les hommes à toutes les autres vertus.

Dans un premier colloque, je demanderai à Notre-Dame qu’elle m’obtienne de son Fils et Seigneur la grâce d’être reçu sous son étendard :

  1. premièrement, par la parfaite pauvreté spirituelle, et même, si la divine Majesté l’a pour agréable, et veut me choisir et m’admettre à cet état, par la pauvreté réelle;
  2. secondement, en souffrant les opprobres et les injures, afin de l’imiter en cela plus parfaitement, pourvu que je puisse les souffrir sans péché de la part du prochain, et sans déplaisir de sa divine Majesté.

Je terminerai ce colloque par le Je vous salue Marie.

Dans le second colloque, je m’adresserai à Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour qu’il m’obtienne de Dieu le Père la même grâce, et je réciterai la prière Âme du Christ.

Dans le troisième colloque, je demanderai la même grâce à Dieu le Père, le suppliant de me l’accorder lui-même, et je réciterai le Notre Père.

Cet exercice se fera une première fois au milieu de la nuit, et une seconde fois le matin. On en fera deux répétitions: l’une à l’heure de la messe, et l’autre à l’heure de vêpres, toujours en finissant par les trois colloques à Notre-Dame, au Fils et au Père. L’exercice suivant, appelé des trois classes d’hommes, se fera avant le souper.

Suite

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